En 1996, nous avons examiné une
jeune chiot Coton de Tuléar incapable de marcher à cause
d'un problème neurologique. À l'époque, nous n'étions
pas sûrs quant à la cause puisque seulement un chiot était
affecté et aucune modification définitive n'avait été
trouvé l'autopsie
Plus tard, des Cotons avec des symptômes identiques ont été
vus par au moins cinq vétérinaires neurologues dans le
pays. L'évidence a montré que c'était un problème
héréditaire dans la race et des mesures peuvent être
nécessaires pour empêcher ce problème de se développer
chez ces merveilleux chiens. Dans cet article nous décrirons
les signes cliniques de cette atteinte, prouverons que cela provient
que cela a un caractère autosomal récessif et parlerons
des mesures pouvant être prises pour traiter ce problème
dans la race.
Les signes de l'ataxie néonatale.
L'ataxie se rapporte à un manque
de coordination normale des mouvements. Néonatal se rapporte
à la période venant immédiatement après
la naissance. Ainsi le terme ataxie néonatale signifie le
manque de coordination qui devient évident tout de suite
après la naissance. Dans le cercle des éleveurs, cette
atteinte est appelée le syndrome de Bandera du nom du second
chiot identifié avec cette maladie.
Tout les chiots atteints montre les mêmes
signes cliniques. Ils se nourrissent correctement et se développent
normalement, mais ils ont des difficultés dès qu'ils
deviennent suffisament actifs, c'est là que l'on peut clairment
identifier les problèmes moteurs. Les chiens atteints sont
incapables de rester debout et de marcher et peuvent être
génériquement assimilés à des "bébés
nageurs". Ils bougent leurs quatre jambes, quelquefois avec
force, mais sont incapables de rester debout ou marcher.
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Les chiots atteints sont incapables
de marcher et tombent d'un côté à l'autre
alors qu'ils essayent de se déplacer.
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Alors qu'ils essayent de bouger, ils se propulseront fréquemment
vers l'avant, mais inévitablement tombent d'un côté
ou de l'autre continuant à bouger leurs pattes afin d'essayer de
se relever encore. Un autre signe commun est le tremblement ou un balancement
de la tête. Ce tremblement de la tête est plus marqué
lorsque le chiot essaye envers et contre tout de tenir sa tête comme
lorsqu'il essaye de manger ou renifler un objet ; ceci est appelé
un "tremblement d'intention". il peut y avoir aussi un tremblement
des yeux ou ceux-ci peuvnt tressauter.
Il ne paraît pas y avoir aucune réelle
progression ou amélioration dans cette atteinte.Certains chiots
ont semblé s'adapter dans une certaines mesure à leur incapacité
et semblent aller mieux, mais ils n'ont jamais réussi à
marcher. En dehors des difficultés motrices, les chiots atteints
semblent se développer normalement. Ils sont attentifs à
l'entourage et apprennent rapidement. Leur appétit est bon et grandissent
bien tant qu'ils peuvent se nourrir.
Plusieurs chiots qui ont été euthanasiés
ont pu être autopsiés. Jusqu'ici aucun changement clair dans
la zone du cerveau responsable de la coordination n'a pu être trouvé.
Cela signifie que le problème se situe plutôt à un
niveau biochimique plutôt que structurel.. Les tests étendus
pour détecter des anomalies biochimiques qui aurait pu affecter
le cerveau n'ont jusqu'à présent emmené aucun indice.
Actuellement les chercheurs spécialisés dans l'anatomie
de ces centres de coordination et des types d'anomalies biochimiques qui
pourraient les affecter continue à chercher des indices quant au
déficit chez ces chiens.
Quelle autres maladie peuvent sembler similaires ?
Comme mentionné ci-dessus, les chiots affectés
ressembleraient à la classe générique des "bébés
nageurs". La plupart des "bébés nageurs"
typiques souffrent d'une combinaison de surnutrition et de faiblesse dans
le déplacement lorqu'ils se développent. Les chiots obèses
n'ont simplement pas la force de garder leurs pattes sous eux sur une
surface lisse come le linoleum et le fait de rester toute la journée
sur leur estomac emmène la malformation. Beaucoup de ces "bébés
nageurs classiques" évoluent avec un régime et une
amélioration de la marche sur les surfaces sur lesquelles ils doivent
se déplacer.
L'ataxie cerébrale héréditaire
(abiotrophies) cause les mêmes signes cliniques (cependant habituellement
pas aussi sévères). Ces maladies sont caractérisées
par une période de développement normal suivi par une perte
progressive de coodination. Les Cotons affectés par l'ataxie néonatale
le sont dès la naissane. En outre, des cellules spécifiques
dans le cervelet (le centre principal de coordination du cerveau) sont
perdues dans les ataxies cérébelleuses tandis qu'aucune
perte de cellules n'a été identifiée chez les Cotons.
En outre, des cellules spécifiques dans le cervelet
(le centre principal de coordination du cerveau) sont perdues dans les
ataxies cérébelleuses tandis qu'aucune perte de cellules
n'a été identifiée dans le Cotons.
La plupart des autres maladies congénitales
affectant le cerveau tel que l'hydrocephalie (eau dans le cerveau), "liver
shunts", ou des infections affectent plus que la coordination et
les chiens atteints sont atones, lents à apprendre, ou montrent
d'autres signes comme les crises.
Quelle preuve y-a-t-il que cela soit une maladie héréditaire
?
Lorsqu'on présente un seul chien
atteint par une maladie neurologique à un vétérianire,
celui-ci se doit de considérer toute la myriade de processus
qui peuvent causer des dommages au cerveau et les différents
signes constatés. Quand aucune cause claire n'est trouvée,
nous considérons les possibilités héréditaires,
mais ce n'est pas avant que soient identifiés plusieurs chiens
que nous pouvons commencer à dire si la cause est héréditaire
ou non.
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l'ataxie néonatale adopte un mode
de transmission autosomal récessif.
Les deux, mâles (carrés) et femelles
(cercles) sont atteints (symboles ombrés). Les parents sont
normaux mais porteurs du gène défectueux.
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Une maladie héréditaire
peut avoir un facteur dominant autosomal , un facteur recessif autosomal
ou liée au sexe. Dans le cas de ces dernières, seulement
un sexe (habituellement les mâles) est habituellement affecté.
Dans les maladies avec un facteur autosomal dominant, un parent est atteint
et une moyenne de 50% des produits sont atteints. La plupart des maladies
chez les chiens sont due à un facteur autosomal recessif. Dans
ce type de maladie, les deux parents sont porteurs de la maladie. Ils
ne montrent habituellement aucun signe de la maladie , mais un pourcentage
de 25% des produits sont atteints si deux porteurs sont mariés.
Quelle preuve que l'ataxie néonatale doit
héréditaire chez le Coton de Tuléar ? Tout d'abord,
les tests effectués n'ont pas permis d'identifier une autre cause
pour la maladie. Cela incluant la recherche pour "liver shunts",
les expositions possibles aux toxines, aux maladies infectieuses et aux
problèmes nutritionnels. La plupart des maladies environnementales
ou infectieuses n'affectent pas seulement un petit pourcentage de la portée.
Tous les chiots sont dans le même environnement et exposés
aux mêmes agent chimiques ou infectieux, ils ont donc les mêmes
chances d'avoir des problèmes.
Dix chiots atteints issus de sept mariages différents
ont été rapportés jusqu'ici. Il y avait un total
de 34 chiots dans ces portées. Le ratio est très proche
des 25% attendus lorsqu'on a à faire avec un caractère autosomal
recessif. Tous les parents étaient également normaux comme
on pouvait s'y attendre avec un facteur récessif, et des mâles
et des femelles étaient atteints à parité. Ainsi
tout suggère que nous ayons à faire à une maladie
autosomale récessive.
L'autre question est quelle extension
a ce problème dans la race. Il y a des formules de calcul les fréquences
génétiques dans les populations, mais plus de données
que celles actuellement disponibles seraient nécessaires pour faire
ces calculs.Nous pouvons estimer la prédominance en regardant à
combien de générations nous devons remonter pour trouver
un ancêtre commun dans tous les chiens affectés. Si tous
les chiens atteints ont un ancêtre commun des deux côtés
du pedigree, dans peu de générations en arrière,
alors la mutation qui cause la maladie aura été initiée
avec cet individu et ne sera pas trop distribuée. Malheureusement
en remontant dans les pedigrees sur de multiples générations
nous ne pouvons pas trouver un unique ancêtre commun à tous
les chiens atteints. Ceci suggère que la mutation doit être
plus répandue dans la race que nous ne le pensions au départ.
Ceci n'est pas inhabituel avec les caractères recessifs où
la maladie peu rester en sommeil pendant des générations
avant de se déclarer lorsque la combinaison adéquate des
parents est réalisée.
Devons nous écarter les porteurs de la population
des reproducteurs ?
Lorsqu'on a à faire à une race répandue,
comme le Labrador ou le Berger Allemand, il y a un large réservoir
génétique pour que l'on puisse écarter les porteurs
de la reproduction sans diminuer la diversité génétique
de la race. Lorsqu'on a à faire avec une race relativement peu
répandue comme le Coton de Tulear, cela ne peut être la meilleure
stratégie pour la race. Si le gêne est répandu dans
la race, beaucoup de chiens devraient être écartés
de la reproduction. Ceci peut créer un étranglement sérieux
de la race et faire décroître la diversité génétique
recherchée..Cela peut emmener l'acroissement d'autres problèmes
génétiques non reliés car il y a très peu
de lignées sur lesquelles s'appuyer lorsqu'on désire faire
des mariages. Ce serait simplement savoir ce que l'on perd sans savoir
ce que l'on gagne. Une stratégie alternative serait de continuer
à utiliser les porteurs en s'assurant que deux porteurs ne soient
jamais mariés en connaissance de cause ensemble. Cette solution
permet aux caractéristiques désirables du porteur (incluant
la diversité génétique nécessaire au futur
de la race) d'être maintenues, tout en évitant de produire
des chiots atteints (marier deux porteurs est nécessaire pour produire
un chiot affecté). A chaque fois qu'un porteur est utilisé
pour reproduire, 50% des produits seront aussi porteurs. Sans un test
ADN pour pour cette atteinte, il n'y a aucune solution pour savoir qui
est porteur sans essayer un mariage. Ainsi un petit pourcentage de chiots
atteints est le prix à payer pour continuer à utiliser les
porteurs dans les programmes d'élevage.L'avantage est que les caractéristiques
désirables du porteur ne sont pas jetées "avec l'eau
du bain". Cette approche recquiert honnêteté et courage
de la part des clubs de race pour reconnaître qui a produit des
chiots atteints, et ne pas écarter ces chiens qui ont (s'ils en
ont) des caractères intéressants pour la race.Un des "avantages"
de l'ataxie néonatale sur d'autres maladies génétiques
comme l'abiotrophie ou la dysplasie de la hanche, est que les chiens atteints
peuvent être clairement identifiés avant d'être vendus
à un nouveau propriétaire.
Qu'est ce qu'il peut être fait d'autre ?
La réponse évidente au problème
dans son ensemble est de développer un test ADN pour la mutation
responsable de la maladie. Les avancées dans le projet du génome
canin ont rendu cela plus réalisable qu'il ya quelques années
en arrière, mais il y a toujours très peu de ces tests aisément
disponibles. Dans beaucoup de maladies canines lorsque des tests génétiques
sont disponibles, nous avons un indice clair qui nous donne les correspondances
entre les maldies humaines et canines. Nous pouvons alors utiliser la
connaissance acquise par le génome humain pour rechercher quel
gène similaire est responsable de la maladie canine. Un bon exemple
de cela est la dystrophie musculaire où les chiens atteints ont
bénéficié de greffes musculaires de la même
façon que les enfants atteints. Il avait alors été
découvert que le même gène était responsable
ches le Golden Retriever et les humains. Cela (et le fait qu'il y ait
un large réservoir génétique chez le Golden Retriever)
a facilité les choses pour traiter ce problème. Nous sommes
encore loin d'être capable de prendre une maladie comme l'ataxie
néonatale où nous avons peu de pistes sur le gène
responsable, et de trouver un marqueur pour nous aider à isoler
le gène responsable pour la race.Ce jour arrive, mais pour l'instant
ce qui est nécessaire est davantage la recherche sur les chiens
atteints afin de collecter des indices par rapport à la cause et
recueillir les informations sur les pedigrees ainsi que des échantillons
d'ADN qui nous permettront de traquer le gène lorsque ces outils
seront disponibles.
Comment pouvez-vous aider ?
Si vous avez une portée avec un chiot que
vous pensez atteint, s'il vous plaît contactez un de nous. Nous
pouvons vous aider à déterminer si oui ou non votre chiot
a ce problème. Nous vous demanderons également des informations
sur le pedigree et des échantillons d'ADN pour une utilisation
future afin de trouver le gène responsable. Toute information qui
nous sera communiquée restera strictement confidentielle.
Pour plus d'information visiter http://www.cvm.missouri.edu
Dr. Dennis OBrien
Department of Veterinary Medicine &
Surgery
College of Veterinary Medicine
University of Missouri
379 E. Campus Dr.
Columbia MO 65211
OBrienD@missouri.edu
(573)882-7821
or Liz Hansen
Animal Molecular Genetics Laboratory
(573)884-3712
HansenL@missouri.edu |
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Dr. Joan Coates
Department of Small Animal Medicine &
Surgery
College of Veterinary Medicine
Texas A&M University
College Station TX 77843
(979) 845-2351
jcoates@cvm.tamu.edu |
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