La requête de Nugget

Nugget
La responsabilité d'un éleveur
... Jusqu'où cela va-t-il ?
De nos jours les éleveurs expédient des chiens
dans le monde entier ; jusqu'où pouvons nous aller dans
la traçabilité des chiens ?
Un vétérinaire est entré en contact avec
Judy et moi. Il nous a informé qu'un de ses clients avait
acheté un chien "Terrier mélangé".
Le vétérinaire avait en fait identifié ce
"Terrier" comme étant un Coton
de Tuléar. Il avait sans succès, essayé de
découvrir qui était l'éleveur. Le CKC (Canadian
Kennel Club) n'avait aucune information car le Coton
de Tuléar fait partie du groupe "divers"
et les chiens de cette race ne sont pas toujours enregistrés
chez eux. Le tatouage était illisible comme beaucoup de
tatouages fait il y a longtemps.
Nous avons consenti à prendre le chien, car il était
évident que "sa famille" et lui-même étaient
dans un profond état de stress : le chien mordait les enfants.
Nous avons pu déchiffrer le tatouage et nous nous sommes
mis en contact avec la Fédération Canine de Canada,
qui enregistre les Races Rares dans ce pays. On m'a dit que le
chien avait été produit en France, mais c'était
tout qu'ils savaient. Comment ils le savaient ? cela je n'en ai
aucune idée.
Au Canada chaque éleveur a un affixe et chaque chien qu'il
élève possède cet affixe. Donc l'éleveur
est aisément identifiable grace à lui. On m'a dit
qu'en France, des numéros de tatouage (composés
de chiffres et de lettres) sont vendus aux vétérinaires
et chaque chien est tatoué
avec des numéros différents. L'éleveur n'est
pas aisément identifiable. À moins qu'un vétérinaire
veuille bien vous le dire, vous ne savez donc pas qui a élevé
le chien.
Quand un éleveur achète un chien il doit l'enregistrer
dans son pays afin qu'il puisse déclarer et enregistrer
les portées de ce chien. Cependant un simple propriétaire
n'est pas tenu d'enregistrer le chien ailleurs que dans le pays
d'origine de l'animal car il n'envisage jamais qu'il peut perdre
celui-ci.
Si en fait on avait pu entrer en contact avec l'éleveur
il aurait pu nous dire à qui il avait vendu le chien ;
ensuite nous aurions pu retrouver les propriétaires, découvrir
si le chien avait été en réalité perdu
ou abandonné volontairement dans un refuge. Certains refuges
refusent de divulguer cette information.
Si vous exportez un chien à l'étranger vous devriez
enregistrer celui-ci dans le pays dans lequel vous l'expédiez.
Cela implique beaucoup de démarches ennuyeuses mais vous
pouvez ainsi allèger la peine de propriétaires en
leur facilitant la recherche d'un chien perdu.
Nugget est un chien merveilleux et nous avons pu lui trouver
une maison chez des gens très gentils. Mais ayant, comme
j'en suis sûr beaucoup d'entre vous, déjà
perdu un animal de compagnie, je ne peux pas m'empêcher
de m'interroger sur l'histoire réelle de Nugget.
Je pense qu'il serait temps que nous pensions à un fichier
d'enregistrement central avec identification par puce électronique,
et non pas juste avoir un fichier régional. Nous avons
un système ici au Canada appellé "PetNet".
Ils ont une ligne téléphonique 24/24 et 7/7
avec laquelle vous pouvez retrouver un chien. Tous les refuges
connaissent ce système et les vétérinaires
aussi.
Si vous savez qui est ce chien, contactez-moi JOHNCHAPMAN@webtv.net
- Le numéro de tatouage de Nuggets est STU072
REMEMBER
A SMILE IS ONLY A COTON AWAY
John Chapman - Crown Jewels - Stratford (Canada -Ontario)
|
Merci à John de nous avoir retracer l'histoire
de Nugget, qui comme vous le voyez n'est pas terminée, puisqu'il
attend des informations ...
Cela nous donne l'occasion de faire certaines mises au
point sur le système d'identification en France, qui s'il
n'est pas parfait, fonctionne tout de même correctement.
Jusqu'à un passé très proche, il
n'y avait qu'un moyen d'identification en France : le tatouage. Depuis
quelques temps (en 2001), un nouveau système par puce électronique
est apparu.
Le tatouage : L'identification est obligatoire
en France (ainsi vous ne pouvez pas vendre un chien si celui-ci n'est
pas identifié). Un fichier central est tenu par l'unique organisme
(Société Centrale Canine - SCC) reconnu jusqu'alors par
le ministère de l'Agriculture français quant à
la gestion des fichiers des chiens (livre des origines - plus connu
sous le nom de LOF - et le fichier central des tatouages). la SCC édite
des numéros de tatouage (avec des cartes pré-établies),
qui sont revendus aux vétérinaires.
Lorsque il est temps de tatouer votre chiot, vous devez vous rendre
chez un vétérinaire. Celui-ci procède donc au tatouage
et en échange vous devez payer le prix de la carte de tatouage
majoré du prix du service. En fait cette opération correspond
souvent au moment des vaccins du chiot. C'est à ce moment que
le nom du chien est attribué. Un double de la carte de tatouage
est remis au propriétaire, alors que le tatoueur renvoie à
la SCC l'original. Celle-ci inscrit alors l'animal dans son fichier
central. La carte de tatouage est en fait le titre de propriété
de l'animal. A la vente du chiot, on doit donc vous remettre celle-ci,
stipulant le changement de propriétaire et les coordonnées
du nouveau. La carte ainsi remplie est renvoyée à la SCC
qui procède dans le fichier central aux changements. Les numéros
de tatouage comprte 3 lettres (ou 4 lettres) et 3 chiffres .
En cas de perte du chien, celui qui le retrouve, peut,
après avoir relevé le numéro de tatouage, aller
chez un vétérinaire (Seuls les vétérinaires
ont accès au fichier central de la SCC -ils doivent même
payer ce service, car cela se fait par minitel) qui lui communiquera
alors les informations.
La puce électronique (microship) : A la
demande des vétérinaires, un nouveau fichier a vu le jour.
Celui des chiens identifiés par puce électronique. Le
décret date du 2 juillet 2001 et est en vigueur depuis le 3 décembre
2001. La SCC gère le fichier des chiens et le Syndicat National
des Vétérinaires gère le fichier des autres carnivores
domestiques (chats, ...)
Cela consiste en l'injection sous la peau du cou du chien d'une puce
électronique. Cet acte ne peut être effectué que
par un vétérinaire. Cette puce doit être conforme
à la norme ISO 11784). Elle est inerte et ne contient aucune
source d'énergie. Elle n'émet donc son code que si elle
est activée par un champ électromagnétique de basse
fréquence et un lecteur adapté qui décrypte le
code et l'affiche sur un écran à cristaux liquides. Le
code comprend 15 chiffres. Les 3 premiers chiffres correspondent au
code du pays d'implantation, les deux chiffres suivant au code espèce,
les deux suivants au code fabricant et les derniers huit chiffres permettent
d'identifier l'animal. La puce est implantée sans anesthésie
à l'aide d'un injecteur (seringue) à usage unique.
Le lecteur est en vente libre. Chaque vétérinaire en est
équipé.
L'identification par puce est le moyen le plus répandu à
travers le monde.

La taille d'une puce électronique
En cas de perte, cela permet un accès direct à
l'dentification de l'animal sans passer par la même procédure
que le tatouage. Le lecteur a un coût élevé et le
particulier trouvant un chien est obligé d'emmener l'animal chez
le vétérinaire.
Ces deux modes d'identification donnent lieu en France
à un débat sur la pertinence de l'un ou l'autre système.
Le propos n'est pas ici de plaider en faveur de l'un ou de l'autre :
des intérêts financiers, des luttes de pouvoir présidant
àce débat.
Dernière précision par rapport à
l'article de John Chapman : les affixes. Ils sont attibués
par demande à la SCC par les éleveurs qui le désirent.
Le LOF est l'unique moyen d'avoir des chiens inscrits au titre de la
descendance (pedigrees). Un chien avec un affixe est certes un gage
de traçabilité, car l'affixe est unique et est en quelque
sorte "la marque de fabrique" du chien. Cependant aucune obligation
n'est faite d'inscrire les chiens au titre de la descendance (hormis
pour les détenteurs d'affixe). C'est ce que l'on appelle les
chiens non LOF. Dans ce cas, seule la carte de tatouage permet l'identification.
Cette procédure n'est pas particulière à la France,
et même qu Canada certains éleveurs doivent sûrement
produire des chiens sans toutefois les inscrire dans un registre des
origines quelconques.
En ce qui concerne Nugget, John Chapman nous avait adressé
cet article durant l'été. C'est donc en préparant
ce numéro 17 (au mois d'Octobre) que nous avons lu dans son entier
cet article pour le traduire. Nous avons donc téléphoné
à notre vétérinaire qui nous a communiqué
immédiatement les renseignements par rapport au numéro
de tatouage.
Nugget s'appelle en fait Lato et il est né en1995.
Le nom du propriétaire, adresse et téléphone ;
ont été communiqués à John le 12 octobre
2002
Allez va le système d'identification en France n'est pas si mauvais
que cela ... Bonne chance à Nugget ...
La rédaction du Magazine